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Visite de la SCIC Bois Bocage Énergie

Dernière mise à jour le 6 août 2015

L’objectif du voyage était de montrer aux acteurs intéressés des réalisations dans un territoire ayant des points communs avec les Ardennes (villes de faibles tailles et zones rurales) et actuellement en phase de développement important du bois-énergie en collectivités. La SCIC Bois Bocage Énergie est un bel exemple d’une expérience réussie de structuration d’une filière bois énergie.

La SCIC - ou Société Coopérative d’Intérêt Collectif - Bois Bocage Énergie a été créée pour assurer l'approvisionnements de chaufferies collectives ou individuelles à partir de bois issu majoritairement de l’entretien durable des haies.

Elle comprend 5 collèges :

  • les salariés (collège obligatoire)
  • Les clients
  • Les producteurs (majoritairement des agriculteurs, mais aussi des forestiers selon le contexte)
  • Les collectivités locales (qui ne peuvent détenir plus de 20% du capital)
  • Les personnes physiques ou morales ayant des intérêts connexes avec la SCIC (par exemple des structures ayant un pont bascule ou du matériel de transport ou de manutention)

Ainsi, le statut de SCIC permet à tous les partenaires de participer. Elle fonctionne sous un principe coopératif 1 homme = 1voix. D'autres formes juridiques existes (SA, SAEM, association, etc.).

La SCIC Bois Bocage Énergie (SCIC BBE) est disséminé sur le département de l'Orne grâce à ses antennes locales. L'antenne est une plate-forme chez l'agriculteur ou un hangar de stockage financé par les collectivités. La collectivité loue ensuite la plate-forme à la SCIC afin de permettre à celle-ci de ne pas faire de gros investissements. L'objectif est d'avoir des plate-formes ayant un rayon d'action de 20km maximum afin de minimiser l'impact du transport sur le prix final du bois déchiqueté, soit à peu près un hangar par canton.

 

Actuellement, la SCIC fonctionne avec 10 antennes locales. Le prix de vente des antennes

varient selon la zone géographique (forestière ou bocagère) et la structure de stockage. Ainsi chaque antenne à son mode de fonctionnement.

La plate-forme de la commune de Chanu (1 300 habitants) a été mise en place en 2007. L'investissement, s'élevant à 130 000 euros, a été financé à 58 % par des subventions (Pôle d'Excelence Rurale, Conseil Régional et Conseil Général) et le restant complété par la commune. Le prix de location à la SCIC est calculée en fonction des annuités d’emprunt de la collectivité. La surface initiale de la plate-forme était de 450m2 avec une hauteur sous faîtière de 6 mètres afin d'entasser des tas de 4 mètres de plaquette de bois pour un stockage de 1350 m3. La ventilation se fait naturellement et le bois sèche pendant 6 mois. La SCIC achète les plaquettes vertes aux agriculteurs qui effectuent le broyage sur leurs exploitations agricoles grâce à une CUMA. Les producteurs sont rémunérés à 50 % à la livraison et le reste 3 à 9 mois après. Chaque livraison de produit humide est au préalable déchargé sur l'aire bétonnée afin d'effectuer un contrôle qualité avant la mise sous hangar. C'est une entreprise voisine de négoce de produits agricoles, équipée du nécessaire qui est chargé des manutentions sur la plate-forme et des pesées. La SCIC essaie au maximum de mutualiser les moyens locaux. Une fois le produit séché, les agriculteurs locaux (5 à 10km) effectue la livraison chez le client avec leur benne agricole. On retrouve ce schéma là dans les autres antennes de la SCIC BBE.

En 2010, pour répondre à la demande croissante de bois déchiqueté, la plate-forme de Chanu a été agrandie de 350m2 (800m2 au total) pour un montant de 80 000 €. La capacité est maintenant d'environ 2 400 m3 de bois déchiqueté (800 t) soit 4m3/m2.

La commune s'est aussi équipé d'une chaudière à bois qui alimente en chaleur 5 bâtiments au moyen d'un réseau de chaleur de 120m. La présence lors des livraisons et la maintenance (Ramonage, décendrage, travaux divers de nettoyage, relevé de compteur, etc..) est assuré par l'employé communal.

Sur les Ardennes, la situation est différente. Des approvisionneurs sont déjà en place et la ressource en bois est plutôt forestière. La ressource bocagère est malheureusement très peu utilisée dans les Ardennes pourtant elle est intéressante car elle n'entre pas dans un champs concurrentiel contrairement à la ressource forestière (Panneautier, papetier, bois énergie...). Même si les Ardennes sont un département moins bocager que le Grand Ouest (jusqu’à 6 à 7 fois moins de linéaire de haie*), cette ressource n'est pas à négliger à l'heure où la forêt est de plus en plus sollicitée.

Sur les Ardennes, il existe encore peu de plate-formes de stockage et de séchage. Davantage de plate-formes permettrait de réduire les coûts de transport, qui représentent aujourd'hui une part très importante du prix du combustible, et d'améliorer la qualité du combustible. Une SCIC permettrait une gestion collective entre les acteurs concernés du territoire.

*Étude menée par l'association Eco-Territoire en partenariat avec l'ALE 08, le ReNArd et le Conservatoire du Patrimoine Naturel de Champagne-Ardenne.

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